Aujourd’hui 30 juin 2020, 60 ans jour pour jour après l’indépendance du Congo, la Ville de Gand a retiré le buste de Léopold II du Zuidpark. La statue a été transférée dans un dépôt du STAM, le Musée de la Ville de Gand, en attendant d’autres recommandations dans le cadre du processus de décolonisation.
Avant le retrait de la statue, différents représentants de la diaspora africaine et de la société civile ont pris la parole. Les personnalités politiques présentes ont délibérément choisi de ne pas s’exprimer, mais d’écouter leur message.
'Retirer les statues n’efface pas l’histoire, cela corrige et crée une nouvelle histoire remettant en question, à juste titre, les narratives dominantes.'Mathieu Charles, Belgian Network for Black Lives
'À ceux qui affirment que nous importons un problème américain, je réponds que ce problème, comme beaucoup d’autres, a été exporté vers l’Amérique et le reste du monde en 1492.'Lindah Nyirenda, poétesse/slameuse gantoise
La Ville de Gand a décidé il y a une semaine de retirer le buste et de ne pas le faire dans la discrétion. Cette décision est intervenue à la demande du groupe de travail Décolonisation, fondé l’an dernier afin de mettre en place un processus participatif à propos de notre passé colonial et de son impact sur le présent. La Ville de Gand donne aujourd’hui un signal clair : un buste de Léopold II n’a plus sa place dans l’espace public gantois. Léopold II est le symbole d’un système reposant sur le racisme, l’exploitation et la violence.
'Aujourd’hui 30 juin 2020, nous nous réunissons ici pour retirer ce buste du Zuidpark. Cette action symbolique est accueillie comme un soulagement par la communauté congolaise : « Enfin, nous sommes entendus. » L’administration communale de Gand montre ainsi que d’une part, elle reconnaît la douleur de la diaspora africaine, et que d’autre part, elle entend aussi participer activement à une ville inclusive où la décolonisation de la rue est possible.'Marie-Laure Mulayi, Présidente d’Umoja Gent
Le processus de décolonisation se poursuivra et le débat ne se limitera pas aux symboles coloniaux. Seront également abordés le rôle de l’enseignement, l’importance de la lutte contre le racisme et la discrimination, la connaissance du passé colonial, de même que la politique de la Ville de Gand en matière de personnel et le rôle de la ville sur le plan international. Après une réunion en septembre, un rapport complet, incluant des recommandations concrètes, sera présenté à l’administration communale en novembre 2020.
'C’est un premier pas sur un long chemin que nous devons parcourir ensemble.'Joram Kunde Boumkwo, animateur socioculturel et musicien gantois
- Dirk Bogaert, porte-parole de l'échevine Tine Heyse, gsm 0499 86 53 10, Email dirk.bogaert@stad.gent
- Thomas Dierckens, porte-parole du maire Mathias De Clercq, gsm 0477 38 29 37, Email thomas.dierckens@stad.gent
- Laurens Teerlinck, porte-parole de l'échevine Astrid De Bruycker, gsm 0484 68 12 59, Email laurens.teerlinck@stad.gent
- Els Yperman, Ville de Gand - Département des relations internationales, gsm 0473 58 03 21, Email els.yperman@stad.gent
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